La Guerre
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Henri Rousseau dit le Douanier Rousseau (1844-1910), La Guerre, ou la Chevauchée de la discorde. Huile sur toile. 114 / 195 cm. Musée d'Orsay, Paris
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La Guerre
"Ce tableau fut retrouvé chez un cultivateur à Louviers, pendant la seconde guerre mondiale. Le livret du Salon des Indépendants de 1894 où fût exposée cette toile portait la légende : "La guerre ; elle passe effrayante laissant partout le désespoir, les pleurs, la ruine". Au centre, un personnage féminin grimaçant tient une épée et une torche. Cette sorte de Bellone, monte un cheval qui ressemble plutôt à un monstre hybride. Le sol sombre est recouvert d'un amas de corps, des corbeaux se repaissent de cette charogne humaine. Les arbres semblent calcinés. Les nuages sont rouges. Sans élément anecdotique ou narratif, Rousseau parvient à mettre le drame en image. L'abondance des formes déchiquetées et surtout le choix des couleurs y concourent : le vert de l'espérance est totalement absent ; dominent le noir et le rouge, couleurs du deuil et du sang. Parmi les sources possibles de La Guerre, un emprunt semble évident. Il s'agit de la posture du cheval, sorte de "galop volant", qui correspond exactement à celle des chevaux du Derby d'Epsom de Géricault (1821, Paris, musée du Louvre). Pourtant, grâce à la décomposition du mouvement par la photographie, on sait à l'époque de Rousseau que cette position est fausse et n'intervient jamais lors du galop d'un cheval. La Nuit d'Hodler peut également être citée. Au Salon de Indépendants de 1894, La Guerre est accueillie soit par des sarcasmes, à cause de son aspect maladroit, soit avec enthousiasme, pour sa totale indépendance de style. La toile aurait inspiré à Picasso son Guernica"
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